Bernard nous a quitté à l'âge de 78 ans
Titulaire d'un doctorat en physique corpusculaire obtenu en 1971 à l'Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, Bernard Michel rejoint le CEA où il contribue à la mesure du facteur de forme électromagnétique du pion.
Il soutient sa thèse d'état sur ce sujet en 1977, année où il entre au CNRS, affecté au LPC Clermont.
Deux grandes étapes marquent sa carrière de physicien des particules : d'abord l'étude des collisions photon-photon avec la mise au point de dispositifs d'étiquetage spécifiques (sur les expériences DM1 et DM2 – collaboration Clermont/LAL-Orsay /Padoue) auprès de l'accélérateur DCI à Orsay, puis la préparation du laboratoire à la physique au LEP dans laquelle il a joué un rôle moteur à partir de 1982. Fédérant une équipe soudée de physiciens, d'ingénieurs et techniciens, des contributions fortes au calorimètre électromagnétique du détecteur ALEPH ont été menées sous son égide, allant de son système de haute tension et de « fusiblage », à l'algorithme général d'identification des électrons. Sous son impulsion, le laboratoire s'investit pleinement dans les mesures de précision du Modèle Standard avec les saveurs de charme et de beauté ainsi que dans la recherche de nouvelles particules. La participation du LPC à l'expérience ALEPH au CERN constitue un tournant scientifique majeur pour le laboratoire, et un formidable terrain d'expression instrumental et d'analyse, un terreau pour les générations futures, que Bernard Michel a su anticiper et encourager.
En parallèle, Bernard Michel a servi la vie et la politique scientifique dans diverses instances du site universitaire et au niveau national, en particulier comme membre élu et secrétaire scientifique de la section 02 du Comité National du CNRS. Il devient directeur du LPC Clermont en 1996, fonction qu'il occupe jusqu'en 2003, mettant au service de la collectivité son sens de l'engagement, sa simplicité et ses qualités humaines unanimement reconnues. Ces huit ans de mandat ancrent durablement le LPC dans les grandes collaborations du CERN, centre de référence de la physique des particules. Bernard poursuit ensuite son action en tant que chargé de mission auprès du préfet de la région Auvergne, avant son départ en retraite en 2011.
Ses collègues et amis garderont le souvenir d'un physicien talentueux, privilégiant l'humain dans ses interactions individuelles et dans ses actions de gouvernance.